jeudi 17 décembre 2009

Un outil à explorer…


Une carte heuristique (mind map en anglais), également appelée carte des idées, carte conceptuelle, schema de pensée, carte mentale, arbre à idées ou topogramme,

est un diagramme qui représente les connexions sémantiques entre différentes idées, les liens hiérarchiques entre différents concepts intellectuels (source : wikipedia).

Pour vous convaincre : un reportage dans une ecole finlandaise... le map mapping a l'ecole


Une carte heuristique pour découvrir de quoi il retourne :
http://smalamaintenay.free.fr/brest/java/deroule_brest.html

Un blog pour découvrir les logiciels libres :
http://www.freemindparlexemple.fr/

Un enseignant de Français et Latin témoigne :
http://lewebpedagogique.com/litterae/




mardi 8 décembre 2009

Chut ! Ne le dérangeons pas, il s'ennuie

OUEST FRANCE, dimanche 22 novembre 2009

Loin de nuire, un peu d'ennui stimule l'imagination et développe la créativité. Ces petits temps morts contribuent à la construction de la personnalité, de la petite enfance à l'adolescence.
Basket lundi soir, cours d'anglais le mardi, piano mercredi matin, quelques parties de DS pour la route, les devoirs et hop, c'est reparti pour l'école...
Sans tomber dans la caricature, est-ce que l'on n'en ferait pas un peu trop avec nos enfants ? Tiraillés par l'envie de les éveiller à tout ce qui les entoure. Obnubilés par l'idée d'occuper leur temps libre pour qu'ils ne s'ennuient pas et n'ennuient pas les autres, le cas échéant... Pourtant, « en voyant son enfant tout seul, perdu dans ses pensées, il faudrait pouvoir dire : Chut, ne le dérangez pas, il s'ennuie ! » s'exclame Roger Teboul.
Restaurer les moments non « rentables »
Le pédopsychiatre plaide pour ce temps de « vacance » de l'être agissant : « Lorsqu'on s'ennuie, l'appréhension du temps qui passe est plus aiguë. On a le sentiment de ne rien faire qui vaille la peine. Certains ne le supportent pas et ne laissent aucune place au vide. Pourtant, il faudrait restaurer ces moments où l'on n'est pas « rentable ». Le temps perdu est facteur d'équilibre mental ! » Car dans les moments d'inaction, l'enfant affronte son sentiment de solitude et apprend à s'occuper en faisant appel à son imagination. Ce sont les jeux de mimes des petits ou les rêveries éveillées des plus grands.
« Stimuler l'enfant, c'est bien. Mais il est aussi intéressant qu'il connaisse le manque, poursuit Roger Teboul. L'ennui est un processus psychique propice à la créativité, il favorise l'imagination. C'est le propre des Romantiques du XIXe siècle qui distillaient leur ennui en vers ou en prose. La pensée n'est pas structurée autour d'une activité, l'esprit peut vagabonder. Les ressources
intérieures que développe ainsi l'enfant, lui éviteront, plus tard, de devenir un adulte suractif. »
Ne rien faire, c'est aussi une respiration entre deux moments d'action. Un temps de pause qui permet à l'enfant de mettre à distance ce qu'il a vécu. « L'enfant ressent l'ennui vers 4-5 ans, à partir du moment où il pense sa solitude, poursuit le praticien. Le tout-petit, lui, se débrouille très bien tout seul tant qu'il a un objet transitionnel sous la main qui lui rappelle sa mère. »
Ce besoin de recul est ressenti encore plus fortement par l'adolescent. « L'adolescence et l'ennui, c'est presque un cliché ! souligne Roger Teboul. L'adolescent peut passer beaucoup de temps, seul, sur son lit, à ne rien faire. En fait, il accomplit un travail important sur lui-même. Il se confronte à son désir. Son « je ne veux rien » cache en fait des sentiments embarrassants à reconnaître. Comme le désir sexuel pour l'autre, trop dérangeant pour l'enfant qu'il est encore. L'adolescence, c'est le temps nécessaire du repli sur soi. »
Le pédopsychiatre différencie toutefois le « bon » du « mauvais » ennui : « Il faut distinguer le moment d'ennui de l'état d'ennui qui relève de la dépression. Dans ce cas, il s'accompagne d'un sentiment de vide sidéral qui n'a rien de constructif.
C'est l'exemple de l'enfant souvent obèse qui passe ses journées devant la télévision, en mangeant et en buvant du soda. Il se sent seul, triste, déprimé. Cet état-là se soigne. »
Anne-Élisabeth BERTUCCI.